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Performer en période de pandémie : la résilience et le leadership des athlètes canadiens

Cet article est le premier d’une série spéciale qui examine comment les dirigeants sportifs canadiens s’adaptent et innovent pour préserver le bien-être des athlètes qui se préparent pour les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo et d’autres grands jeux en période de pandémie mondiale. Lisez le deuxième article ici.


Suite à la décision, jusqu’alors impensable, du Comité international olympique (CIO) et du comité organisateur hôte de reporter les Jeux olympiques et paralympiques d’été de Tokyo 2020, la chef de mission de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de 2020, Marnie McBean, a rédigé une lettre ouverte aux athlètes canadiens élites (en anglais seulement). Tout en reconnaissant la dévastation et la déception subies par les athlètes, elle les a encouragés à faire ce qu’ils ont toujours fait : comprendre les choses et s’épanouir. 

« Votre plan a été jeté à la poubelle, mais pas votre objectif. » 

– Marnie McBean, chef de mission de l’équipe canadienne 

La triple médaillée d’or olympique connaît bien le type de dévouement et de sacrifice qu’il faut pour réussir dans le sport international de haut niveau. Elle a connu son lot de revers et de déceptions, notamment une blessure au dos qui l’a obligée à prendre une retraite anticipée juste avant les Jeux olympiques de Sydney en 2000. Mais elle serait également la première à admettre qu’elle n’a jamais eu à faire face à quelque chose d’aussi décourageant et complexe que la pandémie de la COVID-19.  

Une agitation croissante 

Dans les semaines qui ont précédé l’annonce du 24 mars, les athlètes de nombreux pays se sont montrés de plus en plus préoccupés par les risques liés à la poursuite de l’entraînement et de la compétition au milieu d’une crise sanitaire qui s’étend rapidement et que le monde n’a jamais connue. 

Parmi les plus éminents défenseurs de cette cause, on trouve la quintuple athlète olympique Hayley Wickenheiser, membre de la commission des athlètes du CIO et médecin canadienne en exercice. L’ancienne capitaine de l’équipe nationale féminine de hockey a qualifié d’« insensible et d’irresponsable » le fait de continuer à faire pression pour que les Jeux olympiques et paralympiques se déroulent comme prévu, alors que les cas de COVID-19 ont augmenté à un rythme alarmant au Canada et dans le monde entier. 

Travaillant activement dans les coulisses et devant les micros des médias, les athlètes canadiens déterminés ont clairement fait savoir qu’il n’y avait qu’une seule décision à prendre : se retirer des Jeux de Tokyo 2020.  

Le Canada est le premier pays à se retirer 

Tard dans la soirée du 22 mars, le Canada a été le premier pays à déclarer qu’il n’enverrait pas d’athlètes aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo.  

summer olympic game. tokyo 2020, white background

« Avec le recul, c’était une évidence, mais nous avons en fait pris beaucoup de libertés dans les premiers jours, selon le Dr Mike Wilkinson, médecin en chef du Comité olympique canadien (COC). Si nous étions vraiment déterminés à faire passer la santé et le bien-être de nos athlètes en premier, alors, d’un point de vue éthique, nous ne pouvions pas leur demander de continuer à s’entraîner et à participer à des compétitions dans un monde consommé par la COVID-19. » 

Le 24 mars, le premier ministre japonais Shinzo Abe a commencé sa matinée par un appel du premier ministre canadien Justin Trudeau – l’un des nombreux dirigeants mondiaux à plaider en faveur d’un report. La décision de reporter les Jeux d’un an a été annoncée plus tard dans la soirée. C’est la première fois dans l’ère olympique moderne que le plus grand et le plus cher des événements sportifs du monde est reporté. 

Compte tenu de l’impact économique et sanitaire massif de la pandémie, les responsables canadiens ont estimé que c’était la seule décision prudente à prendre. Néanmoins, un effet boule de neige a été créé touchant profondément les athlètes : de l’annulation des plans d’entraînement méticuleux, à l’adaptation à une nouvelle réalité où les installations familières étaient soudainement et complètement inaccessibles.  

Sur le plan personnel, un paradigme nouveau et inattendu a fait en sorte que certains athlètes ont dû faire une introspection pour savoir si le feu de la compétition brûlait encore. Il y avait aussi la question très réelle et pragmatique de savoir s’ils pouvaient se permettre de financer une autre année complète d’entraînement intensif pour poursuivre leurs rêves sportifs. 

L’effet boule de neige 

Le CIO a indiqué que les Jeux de Tokyo auront lieu, avec ou sans la COVID-19. Le vice-président John Coates a déclaré que l’événement commencera le 23 juillet 2021, bien que de nombreux détails restent inconnus, comme l’autorisation ou non des spectateurs à entrer dans les sites sportifs. 

Les responsables canadiens continuent de travailler avec diligence à l’élaboration de plans d’urgence pour tous les scénarios possibles et imaginables. « Nous devons nous attendre à ce que les Jeux soient différents, a noté M. Wilkinson, et à ce que les grands événements multisports soient désormais différents. » 

En outre, il met en garde contre le fait que Tokyo n’est que le premier événement d’un calendrier sportif international très chargé qui verra plus de grands jeux dans un laps de temps plus court que jamais. Au cours des quatre prochaines années, cette liste comprend les Jeux de Tokyo en 2021, les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pékin en 2022, suivis cet été-là des Jeux du Commonwealth à Birmingham, en Angleterre, et des Jeux de la francophonie à Kinshasa, en République démocratique du Congo, puis des Jeux panaméricains et parapanaméricains de Santiago, au Chili, en 2023 et des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. 

« On peut comprendre que tout le monde se concentre sur les préparatifs de Tokyo, mais nos athlètes d’hiver sont actuellement confrontés à de grands enjeux aussi alors qu’ils cherchent à se qualifier cet hiver pour Pékin, a-t-il ajouté. Beaucoup de ces événements sont censés se dérouler en Chine, ce qui nécessitera une tonne de plans d’urgence et une logistique détaillée. » 

Changement complet 

Dr Andy Marshall, médecin en chef du Comité paralympique canadien

« Ce fut une période extrêmement difficile pour les athlètes, a déclaré le Dr Andy Marshall, médecin en chef du Comité paralympique canadien (CPC). Mais la réalité est que la grande majorité de nos athlètes de haut niveau ont été touchés par les mêmes problèmes que des millions d’autres Canadiens et Canadiennes. Ils se sentent isolés et stressés, incapables d’être avec leur famille et leurs amis, et frustrés par toute cette incertitude. Et quand vous considérez que la plupart des athlètes ne gagnent pas leur vie grâce au sport, ils s’inquiètent également de ne pas pouvoir payer leurs factures. » 

Au-delà de ces facteurs, M. Marshall souligne que les conséquences sur la santé peuvent changer la vie de ces athlètes. « Pour le Canadien moyen de 20 ans, la COVID pourrait être aussi grave qu’une grippe, a-t-il expliqué. Mais si je suis un athlète d’élite, et que je souffre de symptômes pendant des semaines ou des mois, ou que le virus provoque même une diminution de cinq pour cent de ma capacité pulmonaire ou cardiaque, qu’est-ce que cela signifie pour mes chances de faire compétition aux meilleurs athlètes du monde? » 

En plus d’être coupés des installations d’entraînement, des entraîneurs et des coéquipiers, les athlètes canadiens pleurent la perte de la compétition – la seule activité qui les définit plus que toute autre. La pandémie mondiale a forcé ces personnalités de type A, très compétitives, à pratiquer quelque chose qui n’est peut-être pas naturel : la patience. 

« C’est probablement la plus longue période de ma carrière sportive sans course, a déclaré le kayakiste de slalom Michael Taylor à la radio de la CBC. Mais j’ai pris plaisir à m’entraîner dans la salle à manger de mes parents que j’ai transformée en salle d’entraînement adaptée, a-t-il dit en riant. » 

Cam Smedley and Michael Tayler in training at the Whitewater Stadium, Deodoro Park, Rio De Janeiro. David Jackson/ COC
Michael Taylor. Photo: Team Canada

Le récent report des Jeux d’été du Canada de Niagara 2021 rappelle une fois de plus l’effet de la COVID-19 sur le système sportif canadien. « Tous nos athlètes, entraîneurs et bénévoles sont au sommet de nos préoccupations lorsque nous avons décidé de reporter les Jeux. Cette décision sera sans aucun doute décevante pour ceux et celles qui se sont entraînés et préparés pour les Jeux de 2021, mais nous espérons avoir leur compréhension et leur soutien, a déclaré Evan Johnston, président du conseil d’administration du Conseil des Jeux du Canada, dans un communiqué de presse. Nous avons pris cette décision difficile maintenant, après mûre réflexion, pour protéger la santé des Canadiens et donner à toutes les parties prenantes plus de temps pour ajuster leurs préparatifs. Nous allons examiner les options pour de nouvelles dates pour les Jeux d’été du Canada qui auront lieu pendant l’été 2022 dans la région de Niagara. » 

Dans les universités et collèges du Canada, les programmes universitaires ont été annulés pour la session d’automne. Et pour les athlètes qui visaient une compétition internationale lors des Jeux mondiaux universitaires d’hiver à Lucerne, en Suisse, c’est un cruel échec. 

Les Jeux, organisés par la Fédération internationale du sport universitaire (FISU), sont le plus grand événement multisports d’hiver après les Jeux olympiques. L’édition d’hiver devait se dérouler du 21 au 31 janvier 2021, et les étudiants-athlètes de 50 pays, dont le Canada, étaient invités à y participer. Mais les craintes croissantes d’une seconde vague de cas de coronavirus en Europe ont obligé les organisateurs à mettre l’événement en suspens pendant au moins un an.  

« Après plus de quatre ans de préparation, c’est une décision douloureuse, mais finalement facile, a déclaré le président du comité d’organisation, Guido Graf, dans un communiqué. La santé de tous les participants a toujours été la première priorité dans nos évaluations. » 

Les Universiades d’hiver devaient être la première occasion pour les experts médicaux et techniques canadiens d’évaluer les protocoles et les pratiques dans un environnement multisports. « Nous espérions mettre en pratique une série de mesures d’urgence pour faire face à tous les scénarios possibles, a expliqué Antoine Atallah, directeur général des Grands Jeux du Canada, qui supervise la planification des services de santé pour l’équipe canadienne. Même avec le report des Jeux, nous continuons à planifier différents scénarios tout en tirant les leçons des organisations sportives et des compétitions dans le monde entier où les protocoles en place permettent d’assurer la sécurité des athlètes et de leur personnel d’encadrement. Ces analyses comparatives et ces meilleures pratiques nous aideront dans notre planification pour tous les Jeux en 2021, y compris les Jeux olympiques et paralympiques. » 

« La nécessité est la mère de l’invention » 

Malgré la déception dévastatrice pour les meilleurs athlètes canadiens d’été, beaucoup ont pris le conseil de Marnie McBean à cœur et ont accepté les circonstances. 

Erica Wiebe. Photo: Team Canada

Pour Erica Wiebe, médaillée d’or en lutte aux Jeux olympiques de Rio en 2016, tout se résume à une question : « Que puis-je faire aujourd’hui et que puis-je contrôler aujourd’hui? » Coupée des installations d’entraînement, Mme Wiebe a déclaré à la radio de la CBC qu’elle avait accepté une offre de s’entraîner dans le garage d’un ami avec du matériel prêté par le Canadian Sport Institute (CSI) de Calgary.   

« C’est difficile de ne rien savoir vraiment, mais pour moi, il a toujours été question de reprendre le contrôle du processus et de m’habiliter, a mentionné Mme Wiebe qui s’est qualifiée pour Tokyo. En tant qu’athlètes, nous avons le don de toujours essayer d’être présents sur le moment. » 

Les athlètes canadiens ont adhéré à l’affirmation de Platon selon laquelle « la nécessité est la mère de l’invention », car l’accès aux installations a été coupé presque du jour au lendemain.  

« YouTube montrait plein d’exemples de l’ingéniosité des athlètes, a noté M. Wilkinson du COC. Ils ont construit leurs propres cages d’exercices à partir de bois usagé, installé des lignes d’attache dans les piscines des cours, construit des parcours d’obstacles faits maison et des salles d’escalade. C’était très inspirant à voir. » 

Aux nombreux défis physiques se sont ajoutés les aspects mentaux moins visibles et souvent plus difficiles d’une pandémie mondiale et du confinement qui y est associé.  

« Je pense que les problèmes de performance mentale sont devenus beaucoup plus importants, car les athlètes ont besoin de compétences et d’outils pour faire face à l’anxiété, à la déception et, surtout, à l’inconnu, a déclaré M. Marshall du CPC. Comme jamais auparavant, nous avons vu des athlètes profiter des services de santé mentale par l’entremise de leurs organisations sportives nationales et du réseau d’instituts sportifs à travers le pays. Personne ne veut les voir souffrir, mais cette expérience va renforcer leur résilience et leur permettre de développer de nouvelles capacités d’adaptation qui les aideront en compétition et dans la vie. » 

Pour Stephanie Dixon, chef de mission de l’équipe paralympique canadienne pour 2020, les athlètes ont vécu des montagnes russes d’émotions alors qu’ils ont dû faire face aux conséquences de la pandémie. « Nous sommes confrontés à des attentes très élevées, a déclaré la médaillée paralympique à 19 reprises. Les athlètes peuvent sentir qu’ils sont censés se concentrer sur leurs objectifs d’entraînement et de performance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais dans un moment comme celui-ci, les athlètes ont besoin de savoir qu’il est normal de ressentir une multitude d’émotions : déception, inquiétude, colère, reconnaissance. Peu importe le sentiment, c’est bien. »  

Pour les athlètes qui espèrent rejoindre Mme Dixon au sein de l’équipe paralympique canadienne à Tokyo, les défis peuvent être encore plus redoutables tout en étant étrangement familiers.  

Lima, Peru -  23/August/2019 -  Eric Rodrigues (#41) in action as Canada takes on Argentina in wheelchair rugby at the Parapan Am Games in Lima, Peru. Photo: Dave Holland/Canadian Paralympic Committee.
Photo: Dave Holland/Canadian Paralympic Committee

« Pour les athlètes paralympiques, les entraîneurs et le personnel de soutien, la préparation à une compétition internationale majeure pendant une pandémie est essentiellement la même chose, a souligné Andy Van Neutegem, Ph. D., directeur des sciences de la performance, de la recherche et de l’innovation chez À nous le podium. Je travaille en étroite collaboration avec les para-athlètes depuis plus de 15 ans. La planification et la préparation sont toujours plus compliquées – pandémie ou non – et pleines d’imprévus. » 

Selon M. Van Neutegem, il y a des considérations uniques à prendre en compte lors de l’élaboration de plans d’entraînement et de voyage pour les athlètes handicapés. Nombre d’entre eux ont un système immunitaire affaibli et des problèmes de santé sous-jacents qui les rendent plus vulnérables aux maladies et aux infections.  

« D’une certaine manière, les para-athlètes peuvent être mieux équipés pour faire face à tous les virages, ajoute M. Marshall du CPC. Ils doivent penser à ces choses tout le temps – les protocoles d’hygiène, l’accès aux transports et aux installations, l’évaluation des risques – tout cela fait partie de la vie d’un para-athlète de sport de haut niveau. En fait, on peut dire que certains de nos athlètes se sont préparés toute leur vie à la pandémie. » 

« Ce qui n’est pas si familier, a-t-il ajouté, c’est la frustration brûlante de voir des concurrents d’autres pays qui ont un accès bien plus grand à l’entraînement et à la compétition que les Canadiens. » 

« Lorsque vous êtes totalement concentré sur la réalisation d’un objectif et que vous voyez vos concurrents profiter de ce qui semble être un avantage injuste, cela peut vous mettre dans une situation assez négative, a-t-il expliqué. Mais ce qui est bon dans tout cela, c’est d’apprendre à se concentrer sur les choses qui sont sous votre contrôle et de se préoccuper moins de ce qui ne l’est pas. C’est une grande compétence mentale qui aidera les athlètes en compétition et dans tous les autres aspects de leur vie. » 

Retour à l’entraînement et à la compétition 

La disparité entre les restrictions liées à la pandémie dans les différentes parties du monde a également fait naître des questions éthiques complexes. Si les athlètes d’un autre pays ont plus de possibilités de s’entraîner et de participer à des compétitions, a expliqué M. Van Neutegem, il est tentant pour les athlètes et les entraîneurs de haut niveau du Canada d’envisager de se rendre dans ces autres endroits afin de ne pas se laisser distancer par leurs concurrents internationaux.  

Photo: Dave Holland/Canadian Paralympic Committee.

« Il faut comprendre le type de pression interne que ces athlètes ressentent et les années qu’ils ont investies dans la préparation des Jeux olympiques ou paralympiques, a-t-il ajouté. Mais en même temps, si un athlète décide de partir pour un autre pays avec des restrictions laxistes en matière de santé publique, comment cela s’accorde-t-il avec l’engagement du Canada en faveur d’un sport éthique et pour assurer la santé et le bien-être de nos athlètes? C’est un véritable dilemme. »  

L’un des principaux défenseurs des athlètes canadiens a observé une inquiétude croissante quant au fait que le terrain de jeu bascule dans certains sports en raison de l’inégalité d’accès à l’entraînement et à la compétition dans différentes parties du monde. Seyi Smith, président de la commission des athlètes du Comité olympique canadien, affirme que cette préoccupation est justifiée, mais que les athlètes ne peuvent rien y faire. « Bien sûr, il y a peut-être des concurrents dans votre sport qui ont retrouvé un programme d’entraînement complet et qui participent peut-être même à des compétitions alors que vous vous efforcez de trouver des moyens de suivre, a-t-il mentionné. Mais nous ne pouvons rien faire contre ce qui se passe dans d’autres pays. En tant qu’athlètes, nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler et prendre des décisions intelligentes qui ne mettent pas notre santé en danger. »  

Même en pleine crise sanitaire mondiale, M. Smith ne pense pas que la préparation des athlètes va changer. « Les athlètes canadiens ont confiance en eux et dans le processus qui les prépareront pour Tokyo. Je ne pense pas que le coronavirus les fera trop dévier de leur trajectoire. » 

Les espoirs de médailles comme la plongeuse Jennifer Abel font écho à ce sentiment. « Au lieu de repousser ce que la vie a mis sur notre chemin à tous, j’ai pris l’engagement d’accepter les choses et de chérir ce qui nous attend. L’entraînement est ce qui me permet de rester concentrée et de me sentir vivante. J’ai trouvé un moyen de rester en forme à un rythme plus lent dans le confort de mon foyer. Pour l’instant, c’est tout ce dont j’ai besoin. » 

Ironiquement, la pandémie de la COVID-19 a été une bénédiction pour certains athlètes. Toutes les compétitions étant mises à l’écart, c’est l’occasion de prendre du recul, d’évaluer et d’investir du temps dans des domaines qui ne reçoivent normalement pas assez d’attention. 

« Au début, nous avons choisi de nous concentrer sur les lacunes et les problèmes qui auraient pu être mis en veilleuse pendant longtemps pour certains athlètes, a expliqué M. Wilkinson. Pour certains, il s’agissait de traiter une blessure tenace. Pour d’autres, il s’agissait d’un problème de biomécanique, d’un déficit de force ou d’une lacune dans la préparation mentale. Dans mon travail avec l’équipe nationale d’aviron du Canada, j’ai vu des athlètes faire des progrès significatifs dans des domaines que nous essayons de traiter depuis des années. » 

Mme Dixon a mentionné qu’elle est consciente que les athlètes font appel à une grande variété de pratiques et de ressources, de la méditation au yoga, en passant par la musique, la poésie et la pleine conscience. « J’encourage nos para-athlètes à tisser des liens avec ce qu’ils vivent, à accepter les choses et à reconnaître leur anxiété et à accepter ces sentiments. Il devient alors plus facile de passer à autre chose et de se concentrer sur les préparatifs pour Tokyo. » 

La lanceuse de poids Brittany Crew est une autre athlète canadienne qui a choisi une perspective de voir le verre à moitié plein concernant le retard causé par la pandémie. Dans le balado d’Athlétisme Canada « Les gens derrière les performances » (en anglais seulement), elle a décrit les nouvelles du report comme « dévastatrices », car elle était en bonne voie pour bien performer à Tokyo. « Être retardée d’une année, c’était un peu comme un coup de pied au visage. » 

Après réflexion, Mme Crew pense maintenant qu’il est dans son intérêt d’avoir plus de temps pour se préparer. « Cela va juste me donner une année supplémentaire pour devenir plus forte, plus rapide, et pour affiner un peu plus ma technique et peut-être travailler sur ma performance mentale. Je pense donc que c’est une bénédiction déguisée et je pense que cela va fonctionner à mon avantage. » 

Comprendre les choses et s’épanouir 

Pour les meilleurs athlètes d’été canadiens, la pandémie de coronavirus a bouleversé leur vie, les obligeant à réécrire des plans d’entraînement et de compétition détaillés et à accumuler des couches de stress inquiétantes. Alors que certains athlètes continuent à lutter contre l’anxiété et l’incertitude, d’autres suivent les conseils de Marnie McBean dans sa lettre ouverte pour trouver une solution et s’épanouir. 

« Votre (histoire) comprend tout le travail et les compétitions qui ont mené au confinement lié à la COVID-19; elle comprend tout ce que vous avez fait depuis février et elle comprendra tout ce qui viendra l’année prochaine, a écrit Marnie McBean. Quoi qu’il arrive, continuez à trouver une histoire que vous serez fier de partager. Continuez à croire que vous êtes capable de faire plus. Continuez à construire un monde meilleur, plus fort et plus sain. » 

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